Présentation Abbaye de Chaalis
Fondée par le roi Louis VI le Gros (1081-1137), l’abbaye de Chaalis connaît un grand rayonnement spirituel durant tout le Moyen Âge et les rois de France se plaisent à y séjourner. Guillaume de Digulleville, un des plus grands écrivains du XIVe siècle français, y demeure sa vie durant.
À la Renaissance, le fastueux cardinal Hippolyte d’Este (1509-1572), premier abbé commendataire nommé par son parent le roi François Ier(1494-1547), fait venir à Chaalis des artistes italiens de grand renom tels Serlio, théoricien de l’architecture ou le peintre Primatice. Le Tasse fait alors un séjour à l’abbaye.
Au XVIIIe, un nouvel abbé, le comte de Clermont (1709-1771), petit-fils du Grand Condé, demande à l’architecte Jean Aubert des plans pour édifier de nouveaux bâtiments abbatiaux. Les constructions médiévales sont mises à bas mais le nouvel ensemble, d’architecture classique, n'est qu’en partie réalisé faute de crédits.
Vendu comme « bien national » à la Révolution, le domaine est restauré dans la seconde partie du XIXe siècle par les Hainguerlot-Vatry, une famille très proche de la dynastie royale d’Orléans. Chaalis est alors fréquenté par des musiciens, des peintres et des écrivains de renom tels Gérard de Nerval et Théophile Gautier.
En 1902, Nélie Jacquemart (1841-1912), veuve du banquier Édouard André, achète le domaine et y fait disposer une partie des ses exceptionnelles œuvres d’art, l’autre étant présentée dans son hôtel parisien du boulevard Haussmann qui deviendra par la suite l’autre musée Jacquemart-André. À sa mort en 1912, elle lègue tous ses biens dont le domaine et les collections de Chaalis, à l’Institut de France qui en 1924, y dépose le fonds « Jean-Jacques Rousseau » du comte Fernand de Girardin.