Présentation Aqueduc Médicis
Le premier projet de rétablir l'Aqueduc antique remonte à 1609. C'est à Sully qu'en revient l'initiative. Il fait acheter plusieurs champs à Rungis, pour trouver de nouvelles sources. La mort du Roi Henri IV interrompt un moment les recherches, mais le projet est rapidement repris par Marie de Médicis. Le Palais du Luxembourg, qu'elle veut édifier à Paris, et ses jardins ont besoin d'eau. Or, il n'y a aucune fontaine dans la partie méridionale de Paris. En 1613, la première pierre de l'Aqueduc est posée à Rungis, conformément aux projets de Sully. A deux reprises, au cours des travaux, le jeune Roi Louis XIII se rend sur place, pour visiter le chantier. On dit qu'il en profita pour faire, à chaque fois, le détour par Cachan. L'Aqueduc, construit par 600 ouvriers, selon les plans du Florentin Thomas Franchini, Intendant des fontaines du Roi, est achevé en 1623. Il passe par Rungis et L'Haÿ-les-Roses, traverse la Bièvre à Arcueil-Cachan avec un nouveau pont-aqueduc haut de plus de 18 mètres qui suit le tracé du pont antique, puis tourne sur la rive droite dans la commune d'Arcueil. L'édifice, qui fait revivre l'Aqueduc de Lutèce, porte la marque de ceux qui l'ont construit. On a en effet découvert de très nombreux signes lapidaires sur les pierres, avec plus de 94 marques différentes recensées. C'est ainsi que les tailleurs de pierre signaient leurs réalisations, une tradition ancienne, bientôt abandonnée, qui était nécessaire pour comptabiliser le travail des ouvriers et les payer. L'Aqueduc Médicis sera chanté par Cyrano de Bergerac ("Un arc-en-ciel solide qui puise l'eau dans Arcueil pour la verser en cette ville") et Victor Hugo ("Et l'aqueduc au loin qui semble un pont de l'air"). Il attire de nombreux voyageurs qui font un détour par Arcueil et Cachan pour le voir. Edmond Michelet et Maxime Du Camp le jugent aussi grandiose que les ouvrages romains. Mais les critiques ne manquent pas. Il serait irrégulier, trop volumineux pour le volume d'eau transporté, donc dispendieux et sans élégance. Une chose est sûre. Si l'Aqueduc continue d'alimenter le Château d'eau de l'Observatoire jusqu'au milieu du siècle dernier, il est très mal entretenu. Dès le XVIIIème siècle, on repère des fuites. La population vient laver son linge dans les regards. Sous l'Empire, les fontaines se tarissent. Finalement, dans l'urgence, d'importantes restaurations sont entreprises de 1832 à 1856.